Joël et Jan MARTEL - Canard javanais - Exceptionnelle taille directe sur bois, 1917.
Joël et Jan MARTEL
'Canard Javanais' (1917) dit également Canard Mandarin ou Canard Japonais.
Très rare taille directe sur bois exotique.
Signée 'J.J. MARTEL' et numéroté '1/1' sur la base.
France, période Art Déco, 1917. Très bon état.
Dimensions : Hauteur 22 cm x Largeur 14 cm x Profondeur 10 cm.
Notes de recherche :
Nos recherches et prises de contacts ont déterminé que jusqu’à ce jour, cette œuvre demeurait inconnue des descendants de Joël et Jan Martel ainsi que des personnes ayant rédigé des ouvrages sur ces artistes. Il s’agit donc d’une redécouverte !
Ce beau canard mandarin exécuté en taille directe dans un bois exotique semble bien être une pièce unique. C’est en tout cas ce que paraît nous indiquer sa numérotation 1/1. La géométrisation des volumes propre au style Art Déco s’allie à un traitement encore très naturaliste des surfaces – avec notamment le détail des plumes – ce qui nous évoque un travail très tôt dans l'oeuvre des sculpteurs.
En effet, au sein des archives des Frères Martel détenues par une branche de la famille, les seules traces que l’on connaisse de ce bois figurent dans des lettres écrites par Joël à son frère Jan en 1917, tandis que celui-ci était mobilisé à Verdun.
Au printemps 1917, il est question du « boulot » de Joël sur son « Javanou » ou « Javanais » dont il prend une photographie le 30 mars, photographie qu’il envoie (on ne sait à qui) le 11 avril. Joël raconte à son jumeau qu’il le « promène dans l'atelier » - alors situé au 3 rue de la Néva - et qu’il en est fort fier : « il est très bien fait ».
Dans une autre lettre de Joël à Jan datée du 30 mai 1917, celui-ci écrit : « Mémé… tu savais qu'elle m'avait demandé mon Javanou avant-hier... elle l'a mis dans le salon... en très joli bois... Je suis vraiment très content du canard. Je voudrais bien que tu le vois... ».(1)
La collectionneuse mentionnée, Mémé, se trouve être Marie Anne Henriette Gorecki, dite Mémé Aublé Gorecka (1851-1922) descendante d’un officier supérieur polonais venu en France probablement à la suite des soulèvements de 1830. Epouse d’un certain Charles Aublé (1826-1884), plusieurs de ses parents exerçaient dans la médecine, dont Ladislas Xavier Gorecki (1846-1904) éminent ophtalmologue, et probablement son frère.
Les frères Martel ont signé conjointement leurs œuvres dès leurs débuts, réalisant qu’elles se ressemblaient étrangement… quand bien même seul l’un des deux frères avait travaillé sur la pièce. Notre œuvre bien qu’exécutée uniquement par Joël en 1917, puisque réformé pour une coxalgie tandis que Jan fut mobilisé de 1915 à fin 1919, porte les initiales des deux frères.
« Quatre mains au travail ; une seule pensée dans deux cerveaux. Il ne faudrait parler de Jan et Joël Martel qu’au singulier. Ces deux hommes font un artiste et l’un des mieux organisé de notre temps » Paul Fierens, 1936.
(1) Fonds privé, origine : une branche de la famille Martel.
Au printemps 1917, il est question du « boulot » de Joël sur son « Javanou » ou « Javanais » dont il prend une photographie le 30 mars, photographie qu’il envoie (on ne sait à qui) le 11 avril. Joël raconte à son jumeau qu’il le « promène dans l'atelier » - alors situé au 3 rue de la Néva - et qu’il en est fort fier : « il est très bien fait ».
Dans une autre lettre de Joël à Jan datée du 30 mai 1917, celui-ci écrit : « Mémé… tu savais qu'elle m'avait demandé mon Javanou avant-hier... elle l'a mis dans le salon... en très joli bois... Je suis vraiment très content du canard. Je voudrais bien que tu le vois... ».(1)
La collectionneuse mentionnée, Mémé, se trouve être Marie Anne Henriette Gorecki, dite Mémé Aublé Gorecka (1851-1922) descendante d’un officier supérieur polonais venu en France probablement à la suite des soulèvements de 1830. Epouse d’un certain Charles Aublé (1826-1884), plusieurs de ses parents exerçaient dans la médecine, dont Ladislas Xavier Gorecki (1846-1904) éminent ophtalmologue, et probablement son frère.
Les frères Martel ont signé conjointement leurs œuvres dès leurs débuts, réalisant qu’elles se ressemblaient étrangement… quand bien même seul l’un des deux frères avait travaillé sur la pièce. Notre œuvre bien qu’exécutée uniquement par Joël en 1917, puisque réformé pour une coxalgie tandis que Jan fut mobilisé de 1915 à fin 1919, porte les initiales des deux frères.
« Quatre mains au travail ; une seule pensée dans deux cerveaux. Il ne faudrait parler de Jan et Joël Martel qu’au singulier. Ces deux hommes font un artiste et l’un des mieux organisé de notre temps » Paul Fierens, 1936.
(1) Fonds privé, origine : une branche de la famille Martel.
Ce canard javanais dont nous comprenons grâce à cette précieuse lettre du 30 mai 1917 qu’il fut vraisemblablement acquis par Madame Aublé dès son achèvement, fera l’objet d’une édition en céramique par André Fau & Marcel Guillard en 1924.
Afin d’adapter le modèle à la production de série et au goût Art Déco des années 1920, les sculpteurs ont simplifié le dessin et accentué la géométrie du modèle. Cette édition en céramique légèrement craquelée, émaillée blanc, noir et vert d’eau était décrite par les journalistes de l’époque comme « canard japonais » (Lahalle et Henriot dans les numéros de Mobilier et Décoration d’août-septembre 1924 et de septembre 1925). Il est possible qu’il s’agisse d’une mauvaise retranscription de « canard javanais ». Cette céramique fut notamment présentée à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris 1925 sur le stand de Fau & Guillard au Grand Palais.
Afin d’adapter le modèle à la production de série et au goût Art Déco des années 1920, les sculpteurs ont simplifié le dessin et accentué la géométrie du modèle. Cette édition en céramique légèrement craquelée, émaillée blanc, noir et vert d’eau était décrite par les journalistes de l’époque comme « canard japonais » (Lahalle et Henriot dans les numéros de Mobilier et Décoration d’août-septembre 1924 et de septembre 1925). Il est possible qu’il s’agisse d’une mauvaise retranscription de « canard javanais ». Cette céramique fut notamment présentée à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris 1925 sur le stand de Fau & Guillard au Grand Palais.
Expositions d’œuvres en rapport :
- Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris 1925. La variante de ce modèle en céramique émaillée blanc, noir et vert d’eau, fut exposée au Grand Palais sur le stand de l’éditeur Fau et Guillard.
- Joël et Jan Martel sculpteurs, Saint-Jean-de-Monts & La Roche-sur-Yon, été 1976 au printemps 1977. La variante en céramique éditée par Fau et Guillard, décrite avec précision mais titrée « pigeon » (n°2 p. 37 du catalogue, non reproduite) fut exposée lors de cet événement.
- Joël et Jan Martel sculpteurs 1896-1966, Hôtel du département de la Vendée, avril-août 1996. La variante en céramique éditée par Fau et Guillard, décrite avec précision, titrée « canard mandarin » (n°33 p. 93 du catalogue, non reproduite) fut exposée lors de cet événement.
- Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris 1925. La variante de ce modèle en céramique émaillée blanc, noir et vert d’eau, fut exposée au Grand Palais sur le stand de l’éditeur Fau et Guillard.
- Joël et Jan Martel sculpteurs, Saint-Jean-de-Monts & La Roche-sur-Yon, été 1976 au printemps 1977. La variante en céramique éditée par Fau et Guillard, décrite avec précision mais titrée « pigeon » (n°2 p. 37 du catalogue, non reproduite) fut exposée lors de cet événement.
- Joël et Jan Martel sculpteurs 1896-1966, Hôtel du département de la Vendée, avril-août 1996. La variante en céramique éditée par Fau et Guillard, décrite avec précision, titrée « canard mandarin » (n°33 p. 93 du catalogue, non reproduite) fut exposée lors de cet événement.
Provenance de notre œuvre :
- Mémé Aublé Gorecka, née Marie-Anne Henriette Gorecki (1851-1922), dès 1917;
- Notre œuvre est très probablement le lot 176 de la vente aux enchères Drouot Esmations du 27 mai 1994 décrite comme suit : « Joël Martel. Canard mandarin. Sculpture en taille directe. Signée. Haut. 21 cm. » et malheureusement non reproduite au catalogue.
- Notre œuvre fut présentée sous le numéro 277 de la vente Collignon & Laurent du 12 décembre 1996. Elle fut reproduite au catalogue et décrite comme suit : « Joël Martel. Le coq de bruyère. Rare et belle sculpture en bois en taille directe. Signée. H. 21 cm. 15.000 F ». Elle fut acquise l’équivalent de 3049 euros et réhaussée ultérieurement d’une petite terrasse en bois.
Note : Lors du passage en vente de 1994 (puis en 1996 puisqu’il s’agit très vraisemblablement de la même pièce), l’œuvre est présentée comme étant du seul Joël Martel (ce qui est techniquement très exact). Cela nous laisse penser que la personne l’ayant confié lors de cette vente était un descendant direct ou un très proche de sa première propriétaire Mémé Aublé Gorecka, puisqu’elle semble très au courant de la genèse et du nom de l’exécutant exact de cette pièce.
Votre demande a été soumise avec succès.