Miguel BERROCAL (1933-2006) 'Amaggio Ad Arcimboldo' Opus 167 (1976-79) - sculpture puzzle en bronze poli.
Miguel BERROCAL (1933-2006)
« Amaggio Ad Arcimboldo », Opus 167 (1976-1979);
Sculpture puzzle en bronze doré poli composée de 30 éléments.
Fonte à la cire perdue.
Signé 'Berrocal' et numérotée xxx/1000.
Edition limité de 8 oeuvres originales en argent massif numérotées de I/VIII à VIII/VIII + 1000 exemplaires en bronze poli, dont seulement 783 ont été fondus.
Bon état de la sculpture. Fourni avec livret d'instructions pour le montage/démontage et certificat de la Fondation Berrocal.
Dimensions : Hauteur 30.5 cm x Largeur L 16 cm x Profondeur 18,5 cm.
Bibliographie : Antologica Berrocal 1955-1984, Opus 167.
Extrait de la monographie BERROCAL, Jean-Louis Ferrier. Editions de la Différence, Paris, 1989. ISBN 2-7291-0467-4. Pages 24-25 :
Parmi beaucoup d'autres sculptures, son "OMAGGIO AD ARCIMBOLDO", est, de ce point de vue, une réussite complète.
Arcimboldo, on le sait, est l'un des artistes les plus énigmatiques de l'histoire de la peinture.
Né en 1527 à Milan, il passa 26 ans à Prague où il fut au service, successivement, des empereurs Ferdinand Ier et Rodolphe II, qui le couvrit d'or et d'honneurs. Les têtes composées qu'il a peintes en grand nombre combinent métophoriquement des fruits, des fleurs, des légumes, des racines, des poissons... L'ensemble s'y exprime à chaque fois par des groupes de transformation : ce sont des livres qui font "LE BIBLIOTHECAIRE", la souche, le lierre, les champignons, symboles de la saison morte qui font "L'HIVER". Plus que de la simple bizarrerie, les têtes d'Arcimboldo procèdent d'un affleurement comporable à celui des photos aériennes dont les anomalies végétales montrent les ruines qu'elles ne sont pas. Les contemporains de l'artiste qui en étaient frappés les qualifiaient déjà d'Invenzioni stupore'.
L'effet Arcimboldo est si savant que Berrocal ne travailla pas moins de trois ans - de 1976 à 1979 - afin d'en égaler l'impact visuel. Une poire pour le nez, une tomate avec ses feuilles pour le menton, deux rognons de veau pour les joues, un sabot de cheval pour le cou, un chou-fleur ceint de laurier pour la chevelure, ... au total 30 pièces que leurs tiges font glisser autour d'un axe central avec une précision extrême. Mais, dans la mesure ou il passait aux trois dimensions de la sculpture, se posaient des problèmes complexes d'organisation interne - le cerveau est une courone de distribution électrique d'un moteur Mazeratti - qu'il résolut au moyen de la topologie dont il est féru. Son "OMAGGIO", lorsqu'on en monte et démonte les pièces, est beau comme un théorème. Arcimboldo était également chargé, à Prague, de l'enrichissement des collections impériales qui comprenaient les merveilles les plus remarquables de la nature, des sciences et des arts.
Il aurait aimé celle-là.